Paris, 8 juin 2003, CHS : "Réalités et représentations de la sécurité routière : corps accidentés, niés, glorifiés"


De la souffrance voilée à la souffrance dévoilée. Le corps dans les campagnes de la sécurité routière

par Camille Picard

Cette contribution s’appuyait sur un DEA soutenu quelques jours après.

Les blessures, les souffrances infligées au corps sont un moyen de toucher la sensibilité des spectateurs que les campagnes en faveur de la sécurité routière cherchent à mobiliser.

Quelle que soit la période et le degré de réalisme des films, le son est utilisé pour inscrire les images dans l’univers réel de la route. En l’absence de représentation imagée, l’accident n’est pas considéré comme trop choquant et peut donc coexister avec des spots aux tons humoristiques ou légers. Les souffrances du corps sont réservées à l’imagination.

Pourtant l’accident est montré dès les années 1970, mais le choc n’est jamais blessant ou mortel. Soit il est fait recours à la métaphore, soit l’accident est filmé par fragment et le personnage s’en sort indemne. De plus, une voix commente ou, au minimum, conclut les films. La situation est ainsi déréalisée et ouvertement présentée comme une fiction pédagogique.

En revanche, les blessures, la mort, les souffrances physiques et psychologiques présentées plus ouvertement depuis la fin des années 1990 terminent le message. Les slogans de clôture sont uniquement écrits. Le spectateur reste donc sur ces images sans que la tension soit désamorcée par un commentaire.

Si, depuis peu, le ton et les images deviennent plus durs, jamais l’on arrive à une représentation intégrale et nue de l’accident.

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Dernière mise à jour le mercredi 8 septembre 2004.

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